Rencontre avec Lull

Publié le par Margaïd

Nous avons rencontré Lull, chanteur folk grenoblois, après un concert à la bibliothèque du centre ville.



Quelles sont vos impressions après ce premier live dans une bibliothèque ?

Le concert ne s'est pas trop mal passé, même si une bibliothèque, ce n'est pas un cadre habituel. Le public a été très attentif mais pas démonstratif. Dans les salles de concert, le public est plus chaleureux et dans les cafés concert, les gens ne prêtent pas attention à la musique, qui n'est qu'un fond sonore pendant qu'ils boivent un verre. Aujourd'hui, ils avaient la même attitude que lorsqu'ils viennent lire leur journal. Le public aussi était différent, il y avait plus de personnes âgées. Ce soir, une dame qui devait avoir plus de soixante ans est venue me demander de dédicacer mon album. Ça ne m'était jamais arrivé.


Vous faites également partie du groupe settle in motion. Pourquoi avoir monté un deuxième projet musical ?

Settle in motion est un groupe plus rock. Quand je proposais de jouer des morceaux folk que j'avais composé, les autres membres du groupe les refusaient. Je me suis donc lancé dans un projet solo pour pouvoir jouer mes morceaux. Mais bien sur, cela pause quelques problèmes de gestion. J'ai un emploi du temps bien rempli. Faire partie d'un groupe comme Settle in Motion, cela facilite les choses pour la com', la recherche de concerts... Mais pour Lull, je n'ai personne pour m'épauler. Et comme les cachets de mes concerts, ne me suffisent pas, je dois également travailler, comme surveillant de cantine et de garderie, pour gagner ma vie. Mais j'aimerais pouvoir obtenir le statut d'intermittent du spectacle, et vivre de la musique.


Pourquoi composez-vous en anglais ?

Parce que c'est la langue que je préfère. J'écoute de la musique en anglais et je préfère même voir des films en anglais. J'ai donc plus de facilités pour écrire dans cette langue. J'ai essayé d'écrire en français mais ça en me plaisait pas. Lull, en anglais, signifie “moment de calme” ce qui correspond à mes chansons. Je voulais avoir un nom anglo-saxon, car ainsi, les gens s'attendent à des chansons en anglais. J'ai donc choisi d'écrire en anglais par choix, et non pas par pudeur, comme on pourrait le croire.


La guitare a une importance particulière dans vos live. Où avez vous appris à en jouer?

J'ai appris à jouer de la guitare tout seul. Quand j'étais en seconde, au lycée, un copain anglais m'a initié à la guitare; j'ai trouvé ça cool et j'ai eu envie de continuer. Mais il est reparti. Je n'avais pas les moyens de me payer des cours. Et de toute façon, je pense que je n'étais pas assez discipliné. Je me suis donc acheté des magasines spécialisés et j'ai appris à jouer à partir de tablatures. Maintenant je travaille en écoutant un morceau. Je cherche à le reproduire jusqu'à ce que le résultat me plaise.


Quel est votre point de vue sur la scène musicale locale ?

La scène musicale à Grenoble est très dynamique. Il y a beaucoup de bons groupes et de nombreuses structures qui soutiennent les musiciens. Mais ce qu'il manque ici, ce sont des lieux pour jouer en public. Il y a bien un salle de 800 places en construction [ à Bouchayer Viallet, elle sera livrée en 2010 ndlr], mais ce qu'il faudrait, c'est une salle plus petite, de 500 places. Quant au public grenoblois, il est très aléatoire et difficile à cerner. Un copain qui a joué en Allemagne, en suède en Norvège m'a dit que le public y était plus réceptif. Il est vrai que plus de monde comprend l'anglais là bas et ils sont plus habitués à la culture folk. On dit aussi que le public du nord de la France est plus chaleureux. Fin octobre, je serai à Reims et à Paris avec Settle in motion. On verra bien comment ils réagiront.


 

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